
16 novembre 2019 - 15 mars 2020
Le musée Fabre présente cet hiver une exposition au fil des collections consacrée à la beauté et à la splendeur perdue de la chapelle Deydé. La réunion exceptionnelle de peintures et de sculptures provenant de ce décor baroque, érigé au XVII e siècle et démantelée à la Révolution, permettra de découvrir cet ensemble artistique et patrimonial exceptionnel, effacé par l’histoire.
Une chapelle pour l'éternité
Gênes, le 25 juin 1668, rue Nuova Santa Brigitta, le marbrier Francesco Macetti s’engage devant Pierre Puget à réaliser d’après ses dessins et dans les huit mois une chapelle, entièrement ornée « de marbre blanc et de couleur », dans la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier. Ce chantier, qui s’étalera sur plus de quinze ans, est une commande de Jean Deydé (1617-1687), conseiller à la Cour des comptes,aides et finances. La chapelle sera le mausolée de sa famille, de ses ancêtres comme de ses descendants. Pour frapper les esprits par sa magnificence, Deydé fait appel aux meilleurs artistes de son temps : Nicolas Mignard et Pierre Puget, peintre et sculpteur de Louis XIV, mais également le peintre génois Giovanni Battista Carlone, le marbrier Francesco Macetti et le sculpteur Christophe Veyrier, principal collaborateur de Puget.
Cet ensemble religieux et funéraire, véritable enclave du baroque génois dans le Languedoc du XVIIe siècle, fut démantelé au fil du temps, jusqu’à sa disparition sous la Révolution. La redécouverte de nombreux éléments issus de la chapelle, après plusieurs décennies de recherche, ainsi que les prêts de collections publiques comme privées permettent aujourd’hui de reconstituer ce décor exceptionnel, démantelé depuis près de 250 ans.