
21 Septembre 2019 - 19 janvier 2020
Le musée Fabre présente cet automne une exposition d’un genre nouveau entièrement consacrée à une seule œuvre. À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, elle explore dans les moindres détails l’un de ses chefs-d’œuvre : La Rencontre appelé aussi Bonjour, Monsieur Courbet
Une œuvre scandaleuse
La Rencontre (1854) compte parmi la liste des chefs-d’œuvre qui furent décisifs dans l’histoire de la peinture. Ce tableau est à la fois l’emblème de Gustave Courbet et l’icône du musée Fabre. Véritable manifeste, c’est une œuvre complexe et polémique. Elle commémore l’arrivée de Courbet en Languedoc en mai 1854, à l’invitation du célèbre collectionneur montpelliérain Alfred Bruyas. Cette mise en scène scelle le partenariat de Bruyas avec Courbet grâce auquel ce dernier conquiert son indépendance financière. Malgré l’apparente banalité du sujet du tableau, il fit couler beaucoup d’encre. Présentée pour la première fois au grand public au cours de l’Exposition universelle de 1855 et acceptée de justesse, cette œuvre est l’une des plus commentées tant dans les comptes rendus de l’Exposition que dans la presse satirique. À cette occasion, elle gagne le surnom de Bonjour, Monsieur Courbet. Pendant toute la première moitié du XXe siècle, l’œuvre continue de susciter les railleries des critiques qui la trouvent parfois « niaise », « débile », « sotte » ou encore « primitive ». Plus tard, son analyse fait débat au sein de la communauté universitaire qui lui prête des interprétations diverses et variées : juif errant, bohémien, compagnon du tour de France ou franc-maçon.