Titrer une œuvre ? Petite histoire d'une coutume qui influence notre compréhension
Les rencontres des Amis du musée Fabre
Jeudi 19 février 2026
18h30
Titrer une œuvre ? Petite histoire d’une coutume qui influence notre compréhension, par Nadeije Laneyrie-Dagen, Professeure d’histoire de l’art émérite à l’École Normale Supérieure, auteure de monographies (Rubens…), de manuels (Lire la peinture, Histoire de l’art pour tous), d’ouvrages thématiques (L’invention du corps…), d’essais (Cacher / montrer. Une histoire des œuvres invisibles en Occident) et de fictions (L’Étoile brisée)
Les titres des catalogues sont des dogmes rarement mis en cause : pas question pour un auteur, de les transformer à sa guise. Or les œuvres n’ont pas toujours été titrées. L’histoire des titres commence avec l’âge de l’histoire de l’art : celui du marché, celui des musées. Dans les inventaires de notaires jusqu’au XVIIIe siècle, on se contente de décrire ce que l’on voit. Mais la dénomination donnée après coup oriente notre interprétation. On suivra l’aventure et la mésaventure du titrage, des Courtisanes de Vittore Carpaccio — une peinture d’avant 1500 — à la fameuse Origine du monde de Courbet (1866). On examinera comment les artistes, à partir de la fin du XIXe siècle ont, par réaction à un phénomène qui leur échappait, choisi de titrer eux-mêmes leurs œuvres, comment ils ont joué de ces titres, ou en ont sciemment amputé l’effet interprétatif (Sans titre).
Dans l'auditorium du musée Fabre, entrée libre dans la limite des places disponibles.
Conférence organisée par les Amis du musée Fabre
Légende photo d'illustration : Vittore Carpaccio, Les Courtisanes (?) (détail), 1490, h/bois, 94 x 64 cm, musée Correr, Venise