
Biennale Euro-Africa
Conférence "Léopold Sédar Senghor « lecteur » de Pierre Soulages"
Dimanche 12 octobre 2025
De 16h à 18h
Par Serge Bourjea, professeur émérite de l’Université Paul-Valéry de Montpellier, en partenariat avec la Maison de la Poésie Jean Joubert.
La conférence sera accompagnée de projections des œuvres de Soulages commentées ou évoquées par Senghor dans les textes qu’il consacre au peintre.
Lectures d’un choix de poèmes de Senghor par Gisèle Pierra, professeur émérite de l’Université Paul Valéry, et Marc Alexandre Oho Bambe, poète.
C’est au printemps 1956 que le poète Léopold Sédar Senghor – de retour en France comme député à l’Assemblée Nationale – découvre la peinture de Pierre Soulages.
Visitant la première exposition individuelle du peintre à la Galerie de France (Soulages, 13 mars – 9 avril 1956), Senghor connaît une véritable révélation (« un choc » le « fait vaciller ») qui ne cessera de le porter vers une œuvre aussitôt reconnue comme essentielle.
Il rencontre bientôt son auteur dans son atelier de la Rue Victor Schoelcher, acquiert immédiatement une toile – véritable talisman « aux vertus magiques », écrit-il – et amorce avec le peintre un dialogue qui ne cessera de s’enrichir au fil des ans.
La conférence se propose de revenir sur l’importance de cette relation, en interrogeant les trois textes essentiels qui la ponctuent, en 1958, 1959 et 1974.
Ces textes soulignent en premier lieu le regard singulier que porte Senghor « l’Africain » sur les créations de Soulages (gravures, sculptures ou peintures) : s’il s’en amuse parfois, le peintre en reconnaît la valeur dans un passionnant dialogue implicite avec son « lecteur ».
Mais, au-delà, c’est un questionnement beaucoup plus ambitieux qu’ils ouvrent sur la poésie des formes non verbales ; une interrogation sur les processus de la « figuration » et leur sensibilisation au « rythme », à l’espace-temps d’une création (qu’elle soit poétique ou graphique) ; une considération encore sur la « couleur », la lumière et le rôle du « noir » dans l’écriture verbale comme picturale...
On s’attachera à montrer in fine que ces textes majeurs offrent ainsi une réflexion très actuelle sur les évolutions – impasses et chemins – d’une certaine modernité artistique.
Auditorium du musée Fabre, entrée libre dans la limite des places disponibles